Les différents types d’attachement

La capacité de vivre une relation stable avec un personne dépend du premier attachement avec nos parents.

C’est en étudiant ce lien que John Bowling a démontré l’existence de trois styles d’attachements.

Le premier est de style « sécure », et se développe chez tout enfant dont le besoin instinctif d’être écouté, entendu, compris et soutenu, a reçu des réponses satisfaisantes .

Ceux-ci lui ont permis d’établir une relation de confiance, grâce à laquelle il a su accepter les moments de frustration ( la faim, la peur) en sachant qu’il serait écouté, compris et soutenu, un tel enfant a donc pu accueillir ces émotions et aidé par ses éducateurs, les nommer et les identifier.

Il a également cru très tôt en la possibilité d’ un lien mutuel entre lui et d’autres personnes aimantes.

Un deuxième style d’attachement, dit « anxieux », est engendré par des relations familiales ou le besoin de l’enfant d’être écouté et soutenu a reçu des réponses mais de manière irrégulières ou imprévisibles. Il en résulte des demandes d’attentes exacerbées, destinées à augmenter les chances de les voir satisfaites et des attitudes suspicieuses ou un besoin compulsif de réassurance dans les relations.

Enfin le troisième style d’attachement ( parfois en association avec l’attachement anxieux), est le fonctionnement dit « évitant ».

Cette fois ci le besoin de l’enfant n’a ps été entendu, il a été rejeté, avec moquerie ou punition lorsqu’il réclamait. En raison de leurs propres éducations les parents se sont montrés incapables d’être à l’écoute de son vécu et de son ressenti.

C’est lui qui a du s’adapter aux adultes en devenant un enfant sage, qui n’exprime ni ses besoins,ni sa colère de les voir insatisfaits . Selon qu’il est une fille ou un garçon, il n’a pas pu montrer sa peur ou sa tristesse, ni bien sur son besoin d’être consolé .

Lorsque nous rentrons en couple, ces terrains sous-jacents ne sont pas toujours visibles, mais ils finissent immanquablement par refaire surface. Car ils font partie intégrante de la personnalité de chacun et ce jusque dans les neurones.

Les études ont montrés que seuls 20 % des personnes présentent un attachement véritablement sécure. Pour les autres , les évitants ou les anxieux, le rapport amoureux doit faire face à des épreuves plus ou moins rude.

Le désert émotionnel.

Difficile dans ce cas la de construire une relation épanouie et durable. Selon son vécu personnel, il arrive qu’une émotion en particulier ai été interdite d’expression. Quand elle surgit elle est alors déstabilisante. Le sujet en colère par exemple ne ressent que les sensations corporelles associées- accélération du rythme cardiaque, tension musculaire, augmentation de la pression sanguine- sans pouvoir les identifier comme étant de la colère.il prend cet état corporel pour de la peur ou de la tristesse, se sent angoissé ou déprimé, sans trouver la solution à son malaise.

Attitude de soumission

Souvent le sujet évitant porte une attention soutenu aux besoins d’autrui au détriment des siens propres. Il se caractérise par une grande douceur, un assentiment à tout ce qui lui ai proposé ou presque, une bonne humeur qui le rende attrayant et facile à vivre en apparence.

Si ce n’est que son incapacité à dire non le conduit à trouver la relation de plus en plus exigeante. Impuissant quand il s’agit de se défendre et de faire respecter sa personne et ses besoins, la colère monte en lui , nourrit un ressentiment et finit par exploser pour une broutille.

L hostilité larvée, conséquence de n’être jamais écouté ou de se croire jugé en permanence, se manifeste souvent à travers une colère froide, ou le ton reste égal mais les propos sont accusateurs et parfois blessants, voire franchement vengeurs, pour toutes ces fois ou il n’a rien dit mais souffrait en silence.

Cela peut conduire à une rupture aussi brutale inattendu, mais il en résulte le plus souvent des scènes de ménages récurrentes, qui laisse rarement entrevoir une solution pérenne.

Autre caractéristique de l’attachement évitant, sous-tendue par ce qui vient d’être dit, est l’incapacité à considérer l’autre comme un soutien et un réconfort.

Notamment, les évitant voient souvent l’amour à travers le sexe, se servant de multiples conquêtes par exemple, pour échapper à un attachement authentique qui les angoisse au plus profond.

Ces modes de fonctionnement sont si puissants qu’ils font dire à certains spécialistes que le couple est nécessairement un lieu d’enjeux de pouvoir, dans une guerre plus ou moins déclarée ou on ne peut qu’apprendre à négocier les trêves.

D’où la nécessite de compromis et des concessions, mais les personnes dans cette situation n’envisagent guère de changer de comportement, leurs attitudes étant un puissant mécanisme de défense lié au fait que de se comporter autrement s’est révélé dangereux avant…

Difficile d’enseigner aux couples une transition entre une « lune de miel » » animée par une sexualité et une phase « d’attachement » plus durable.

Alors tout est-il perdu d’avance pour celle et ceux qui n’ont pas eu la chance de connaître un attachement sécure dans leurs enfance, et dont le vécu émotionnel a ainsi été perturbé, voire amputé ?

Est ‘il possible d’apprendre à faire confiance à l’autre de manière authentique, profonde et sans arrière pensée, lorsqu’on a pas bénéficié d’une relation d’écoute, de partage et de soutien dans ses jeunes années?

Peut on renouer avec ses émotions, voire les découvrir et en apprendre le bon usage, indispensable à une communication saine et fondamentale dans le couple ?

Peut on apprendre à aimer et ne plus confondre attachement et sexualité ?

Se reprogrammer pour aimer.

La réponse est oui.

Ce sont nos expériences d’attachement dans l’enfance qui câblent notre cerveau et déterminent le type de neurotransmetteurs et d’hormones libérés en priorité dans l’organisme, mais cela ne veut pas dire que les enjeux sont faits, car notre cerveau dispose d’une extraordinaire plasticité qui rend de nouveaux apprentissages possibles quasiment sans limites.

Comment procéder à ce recablage?

La première étape est intellectuelle. Le prérequis pour pouvoir travailler son style d’attachement et de le faire évoluer vers un style sécure est de croire que l’attachement existe, qu’il a une importance cruciale et que les comportements du présent s’enracine dans ceux du passé.

Or le sujet d style évitant ne peut pas en avoir l’intuition ou la sensation.

Il est persuadé que l’attachement n’existe pas . Sa représentation du monde exclut que deux personnes peuvent se faire mutuellement confiance.

Ses neurones d’ enfant ont été cablés par un constat : ses premières figures d’attachements n’inspiraient pas la confiance, ses besoins n’étaient satisfaits de façon fiable et rassurante.

Les discours des adultes ont ancré en lui cette vision selon laquelle il ne faut pas faire confiance aux gens, ni se livrer, ni s’attacher…

Les émotions que l’on ressent étant à bannir. Ne crie pas, ne pleure pas, ne te mets pas en colère, telle est la règle qu’il a reçue.

Dés lors à défaut de sentir ce qu’est l’attachement le sujet doit en quelque sorte décider qu’il existe. Il s’agit d’une démarche extrêmement personnelle.

Dés cet instant commence le travail de reprogrammation il va permettre la libération d’émotions et de souvenir bloqués pendant des années.

Des émotions séquestrées dans les parties archaïques du cerveau comme l’amygdale.

Pour les ramener à la conscience, il va s’agir de les évoquer en revisitant son passé en compagnie d’un tiers bienveillant, le cas échéant de son partenaire.

Ce faisant, la personne s’autorise à vivre ces ressentis et à les nommer.

La parole est essentielle car elle active le cerveau verbal et conscient permettant aux émotions d’être formulées, ce qui est la condition essentielle de leur régulation.

(Cet article est un extrait du magazine Cerveau et Psycho n° 69

S’aimer pour la vie . Les découvertes sur le cerveau qui changent le couple.)